lundi 19 janvier 2009

LA LEÇON DE PIANO


Je déchiffrais les arabesques au piano,
Printemps frais après printemps doux,
Automne nu après automne roux,
C’était un peu une grand-mère
Qui m’accompagne me chaperonne
En cheveux argent aux boucles blanches
Elle est longue et fière
D’une rigueur de corps comme d’âme
Ses mains effilées d’une vie en Conservatoire
A la peau fine et ridulée d’une aînée
Les ongles bien courts pour crocher les croches
De partitions de grimoires en miroir...

Dehors une cour vide de jour sans classe
Les fenêtres hautes et les salles froides
L’air du ciel en dièse de bleu et mauve de luth
Le cours s’achève tandis que frénétiques
Les douze papillons dodécaphoniques
Se posent à la fenêtre de l’école de musique...
Mes mains jouent toutes seules
Sur le clavier des idées sur papier biffuré
Valse et tourne, tourne et vire... !
J’ai plaisir à rêver de cette femme qui brille
Des nuances en buvard de musiques chromatiques.

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