dimanche 18 janvier 2009

SONGE D'UNE DEMOISELLE D'AVANT...



La ruelle s’étire,
Oblique vers la gauche
La minuscule Place Dulcie September
Entr’apparaît au-devant d’elle.
La bâtisse se dresse là,
Anthracite, roide et austère,
Elle hésite à se rapprocher tant
Ce concerto au piano
Qu’elle est seule à entendre
Devient oppressant,
Assourdissant,
Hurlant.


Ses souliers vernis
Neufs et durs
Claquent sur les pavés froids,
Elle essuie d’un revers de manche
Ses yeux embués,
Son visage tout mouillé
Par cette Symphonie Monotone
Qui n’a de cesse
De bruiner continûment sur la ville.
Elle traverse cette place au sens tragique
Pousse la grande grille en fer forgé de l’Ecole,
Monte les cinq marches
Pour accéder au cloître vide en cailloutis,
Et en son centre,
Un bassin sans autre eau
Que celle de la pluie fine de ce matin triste.

Elle lève ses yeux,
Les murs sont de pierre grise
Les fenêtres hautes et étroites semblent sévères
Mais laissent cependant sourdre de la lumière
De néons des salles de cours. Salle Varèse,
Salle Barthes, Salle McLuhan, Salle Vermeer...
Les noms se martèlent,
S’égrènent dans sa tête emplie de musiques russes,
Rachmaninov, Borodine, Moussorgski,
Tchaïkovski qu’elle écoutait avant d’aller en cours...


Avant...

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